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Le 13 novembre dernier, une centaine de professionnelles et professionnels du bâtiment (propriétaires, régies, architectes, ingénieurs, entreprises, énergéticiens, assureurs, représentants des collectivités et partenaires) se sont réunis à Prilly pour répondre à une question essentielle : comment accélérer la cadence des rénovations pour respecter la stratégie énergétique 2050 ?

Sur la base d’une étude de l’EPFL, Nicolas Erbeau, responsable de succursale chez Planair, a rappelé en introduction deux constats sans équivoque :

  • le taux de rénovation actuel se situe autour de 1 à 1,2 %, bien loin des 3 % requis,
  • avec les effectifs actuels, les entreprises pourraient augmenter leur capacité de rénovation de 50% environsoit trois fois moins que ce qu’exigerait l’objectif 2050.

 

Ce que nous retenons de la table ronde :

Nos intervenantes et intervenants, à savoir Nicolas Siniciali, Christophe Aumeunier, Aline Clerc, Santiago Pagès, Céline Ecklé et Alain Boccato ont partagé leurs expériences de terrain, leurs défis et les leviers nécessaires pour accélérer le mouvement. Une discussion riche et animée avec brio par Jonas Schneiter.

  1. La main-d’œuvre et la formation

Dans le canton de Vaud, les effectifs actuels ne permettent pas d’augmenter significativement la cadence de rénovation. Dans d’autres cantons, la main-d’œuvre existe, mais n’est pas toujours adaptée à l’enjeu, parfois trop fragmentée ou insuffisamment formée. Il est donc indispensable de former tous les acteurs de la chaine de valeur pour y répondre efficacement. M. Aumeunier a rappelé l’importance de former également les gestionnaires de portefeuille immobilier comme la CGI le pratique depuis des années avec le soutien de Planair.

  1. La lenteur administrative freine les projets

Les permis, oppositions et procédures génèrent des blocages pouvant durer plusieurs mois, parfois pour des motifs anecdotiques… comme « la gêne potentielle pour la débroussailleuse ». Résultat : des projets retardés, une perte de visibilité et une incertitude pesante pour les propriétaires comme pour les entreprises.

  1. Mieux planifier et regrouper les projets

Travailler en « paquets » d’immeubles ou via offres groupées permet :

  • de partager l’expérience entre pairs,
  • de mutualiser certains coûts (échafaudages, études, organisation),
  • de combler les temps morts (si un immeuble est à l’arrêt, le chantier continue probablement pour l’autre),
  • de gagner en efficacité et en cohérence,
  • d’approcher une forme d’industrialisation de la rénovation.

Des communes comme Epalinges montrent la voie avec des appels d’offres groupés et des programmes d’accompagnement des propriétaires dans la rénovation énergétique des bâtiments. Certains propriétaires d’objets de rendement réunissent aussi déjà plusieurs de leurs immeubles lors des rénovations, ce qui est plus aisément réalisable sur des immeubles avec des caractéristiques similaires.

  1. Améliorer l’évaluation des provisions pour rénovation

Trop souvent, les budgets initiaux provisionnés par les propriétaires ne suffisent pas à couvrir la totalité des travaux. Les chiffres vont parfois du simple au double, faute d’avoir élaboré un projet abouti avant le démarrage des travaux.

L’enjeu : éviter les mauvaises surprises et sécuriser les projets en amont.

  1. Mettre en place et valoriser l’assistance au maître d’ouvrage

Un accompagnement énergétique structuré (AMO énergie) devient essentiel :

  • pour guider les propriétaires dans un paysage réglementaire complexe,
  • pour clarifier les priorités,
  • pour rendre les rénovations désirables et performantes.

Les expériences locales montrent l’appétit des propriétaires pour ce soutien.

  1. L’importance d’une bonne expérience utilisateur

Une rénovation réussie doit être désirable : confort retrouvé, risques évités, performance au rendez-vous. Sans expérience positive, impossible de créer un effet d’entraînement. Chaque rénovation est une opportunité de donner envie à l’entourage (physique ou géographique) du propriétaire de s’y mettre à son tour.

  1. Un contexte réglementaire incertain

Entre la révision des lois cantonales, la disparition programmée de la valeur locative ou encore la réduction prévue des budgets fédéraux (Programme Bâtiment, mesures d’allégement), les acteurs doivent composer avec un cadre mouvant, générateur d’inquiétudes, mais aussi d’opportunités.

 

Des signaux positifs existent, à nous de les amplifier

Le rôle de Planair est plus que jamais d’être facilitateur, d’apporter de la clarté, de sécuriser les projets et de diffuser les solutions qui fonctionnent.

Merci pour ces beaux échanges

Un immense merci à nos panélistes pour la qualité de leurs échanges :
Nicolas Siniciali (Commune d’Epalinges), Christophe Aumeunier (CGI-GE), Aline Clerc (Canton de Vaud), Céline Ecklé (Losinger Marazzi SA), Santiago Pagès (RDR Architectes), Alain Boccato (Planair).

Merci également à :

  • Nicolas Erbeau pour l’introduction du sujet,
  • Jonas Schneiter pour l’animation dynamique de la table ronde,
  • le campus Unlimitrust et David Jaquet pour l’accueil et l’aide dans la préparation de la salle,
  • à tous nos collègues pour avoir contribué à la réussite de cette rencontre,
  • et évidemment à toutes les personnes présentes pour leur intérêt pour ce sujet.

Cet événement fait partie de nos festivités « 40 ans d’énergie positive ». Merci à toutes et tous de contribuer, chaque jour, à faire avancer la transition énergétique dans le bâtiment.

 

Retrouvez les comptes rendus de nos deux autres événements :

Décarbonner l’industrie

Intégrer les systèmes énergétiques à l’échelle des territoires (à venir)

 

Crédit photo : ©Anas Hadni